Sur le petite table recouverte d'une nappe en plastique bleu piscine, bariolée de grosses fleurs rouges blanches et jaunes donnant à l'ensemble un air pseudo hawaïen, il y a un pot à café, un journal dont la couverture est cachée par un livre de poche à la couverture ornée du profil si reconnaissable de Kiki de Montparnasse, un cuit vapeur métallique plein de trous, un petit bol en verre, un bouchon de bouteille en plastique rouge, un demi crayon bleu,des fragments de coquillages roses et de minuscules galets gris et mauves ramassés sur la grande plage de Saint Jean, un CD orné d'une bouche pulpeuse, du courrier jeté en vrac, un pot de sucre, un couvercle de casserole blanc dont l'anse est écaillée, une pile de journaux et de livres, une bouteille bleue d'eau gazeuse, un mouchoir en papier froissé, un biscuit sous enveloppe de plastique brillant, un papier de bonbon violet, un paquet de pailles multicolores, un petit bol de bois clair rempli d'olives vertes et une canette de bière de la marque Desperados.
C'est le bazar. Mais tout cohabite sans trop protester jusqu'à présent. Et tout l'appartement ressemble à cette petit table!!! Des piles de livres s'accumulent dans le salon; boites, coussins et sacs s'amoncellent.Le canapé ressemble à une île de répit au milieu d'une mer de désordre. Pourtant ce n'est pas un déménagement mais juste un réaménagement, suffisant pourtant pour provoquer ce raz de marée d'objets sortis de leurs habituels placards, jetés où l'on peut, en pleine cacophonie. Un réaménagement donc, lié à la nécessité de pousser, tirer, déblayer, arranger autrement, défaire et reconstruire ce qui était là, paisible et pesant.
Une sensation curieuse dans ce foutoir: celle d'être comme l'appartement, les tripes à l'air, sans dessus dessous, toute l'intimité exposée-presque explosée ! La sensation d'être en friche, en attente d'une nouvelle organisation pour un nouveau départ.
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